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Transat Québec Saint-Malo : Le trimaran Ciela Village accélère aux portes de l’Atlantique nord

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« Il fait entre 4 et 5 degrés… Nous allons enfin faire de la vitesse pour retrouver un peu de chaleur ». Thierry Bouchard, Oliver Krauss et Alan Pennaneac’h ont mis un coup d’accélérateur depuis qu’ils ont quitté le Golfe du Saint-Laurent en passant la porte de Saint-Pierre et Miquelon tôt ce matin. Après une régate côtière épuisante, c’est une course océanique qui débute.

Il aura fallu un peu plus de trois jours au trimaran Ciela Village pour s’extraire du fleuve et de ses caprices. Vents tournants, absence de vent, courants, effets de côte ont contraint l’équipage à beaucoup manoeuvrer pour rester au contact d’Arkema et de La French Tech Rennes Saint-Malo. « Nous avons été handicapés par l’absence de Code Zéro pendant toute la descente du fleuve. Nous avions choisi d’embarquer deux gennakers (grande voile d’avant, ndlr), tandis que les deux autres équipages avaient choisi un Code Zéro et un gennaker. C’était un pari. Nous avons misé essentiellement sur les conditions en Atlantique. Aujourd’hui, nous sommes finalement contents de ce choix car nous avons réussi à rester au contact et nos deux gennakers devraient être un atout pour la suite ». Le Code Zéro est intéressant dès lors que le vent est inférieur à 10 noeuds, au près ou au travers, conditions que les trois leaders ont eu depuis le départ de Québec.

Privés de pilote automatique

Le choix de partir en équipage réduit à trois personnes, alors que les autres équipages sont à quatre, se révèle assez fatigant mais le trio a réussi à trouver son rythme. « Chacun barre deux heures. Pendant ce temps là, un autre est en veille et fait la route, le troisième se repose ».

Une situation qui pourrait se corser si l’équipage ne parvient pas à résoudre un souci majeur à bord du trimaran. « Nous n’avons plus de pilote automatique. Nous avons eu un problème électronique et avons été obligés de réinitialiser la centrale. Depuis, le logiciel qui commande le pilote ne parvient pas à reconnaitre les paramètres et pilote fait n’importe quoi… ». Or sur une course de vitesse, au portant, quand la route est droite, le pilote barre mieux que les hommes. « La route du pilote peut osciller de quelques degrés seulement tandis que nous, à la barre, nous ne parvenons pas à maintenir une trajectoire parfaitement rectiligne. Surtout en barrant huit heures par jour, cela demande une concentration énorme. On ne peut jamais lâcher la barre. » Le problème est en cours de résolution.

Choix stratégiques dans les prochaines 48 h

Dans les jours qui viennent, le trimaran Ciela Village aura un vent de sud se renforçant progressivement, des conditions de vitesse idéales. Ensuite, il devra traverser une micro dépression. « On ne peut pas passer au-dessus car nous n’avons pas le droit de franchir la porte des Glaces, limite géographique imposée par l’organisation. Passer en dessous représente un trop grand détour. Mais au centre de la dépression, il n’y a pas de vent… » Il reste 24 à 48 h à l’équipage pour aviser. Leur position de rattrapant leur permet aussi de considérer les choix que feront leurs concurrents.